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Un « strapontin » secret

Passeur n’a jamais renoncé à sa qualité de journaliste, il assure la critique cinématographique pour Le Crapouillot et les critiques dramatiques et de cinéma pour L’Aurore. Il signera longtemps sa rubrique Le Strapontin, et pendant de très longs mois, tout Paris ce demandera qui se cachait derrière ce fauteuil à bascule. Ce qui ne l’empêcha pas de suivre durant plusieurs années le Tour de France pour  Paris-Presse.

En 1946, l’Ambigu, théâtre spécialisé des années durant dans le mélo, affiche La Traîtresse, dont l’action se situe en 1798, mais qui évoque sans aucun doute une actualité encore chaude et brûlante, celle de la collaboration qui s’est terminée il y a deux ans à peine. C’est en effet un mélo qui conte l’histoire d’une jeune noble émigrée, Anne, dans un château près de Mantoue, au moment où l’armée de Bonaparte met le siège devant la ville et occupe le domaine. Anne trahira l’Autriche qui lui avait été un refuge, et prendra le parti de la France et de l’homme que son cœur a choisi.

Le 27 décembre 1946, création au Studio des Champs-Élysées de Le vin du souvenir d’après une nouvelle de Mme Coula Roppa : une histoire invraisemblable de gouvernante roumaine entrée dans une famille qui jusque là vivait tranquille. C’est en réalité une espionne qui ensorcelle tout le monde sauf la grand-mère. Apparaît un vieux savant, détective amateur, qui démasque l’espionne. La critique fut particulièrement sévère, avec toutefois une réserve chez André Frank (Le Populaire) : « Certaines scènes comptent parmi les plus saisissantes et les plus puissantes qu’il nous ait été donné d’écouter depuis longtemps. »

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